En milieu médical, le linge est bien plus qu’un textile : c’est un vecteur potentiel de transmission microbienne. Hôpitaux, cliniques, EHPAD, laboratoires… tous ces établissements doivent respecter des protocoles stricts pour limiter les risques d’infections associées aux soins. La blanchisserie y joue un rôle central. L’un des enjeux majeurs ? Éviter la contamination croisée, entre le linge propre et le linge sale, mais aussi entre différentes zones et équipements. Voici les bonnes pratiques à adopter pour sécuriser votre organisation.
1. Organiser l’espace selon le principe de la marche en avant
Le premier rempart contre la contamination croisée, c’est la marche en avant. Ce principe fondamental consiste à organiser les flux de linge, de personnes et de matériel dans un seul sens : du sale vers le propre, sans jamais croiser les circuits.
Concrètement :
- Le linge sale est réceptionné dans une zone dédiée, isolée du reste.
- Il est trié, lavé et traité sans jamais repasser par la zone propre.
- Le linge propre est ensuite plié, conditionné et stocké dans un espace totalement distinct.
Cette séparation des zones doit être physique et fonctionnelle : portes distinctes, signalétique claire, sas de transfert, équipements différenciés.
Pour les petites structures ne disposant pas de deux zones, il est indispensable d’assurer un nettoyage complet entre les étapes, en respectant un temps de vide sanitaire et des protocoles de désinfection rigoureux.
2. Adopter des procédures de lavage conformes aux normes RABC
Le système RABC (Risk Analysis and Biocontamination Control), décrit par la norme EN 14065, est aujourd’hui la référence pour le traitement du linge en milieu médical.
Il repose sur :
- Une analyse des risques microbiologiques tout au long du processus.
- L’identification des points critiques (ex. : manipulation du linge sale, transport, pliage).
- La mise en place de mesures de maîtrise documentées : contrôles de température, traçabilité, hygiène du personnel, etc.
Les machines à laver professionnelles doivent être capables d’atteindre et de maintenir les températures de désinfection thermique (minimum 65°C pendant 10 minutes, ou 71°C pendant 3 minutes selon les protocoles). Le suivi des cycles via une console connectée ou un enregistreur est recommandé.
De même, les opérateurs doivent respecter des procédures strictes : port d’EPI, hygiène des mains, nettoyage régulier des surfaces, gestion séparée des chariots et contenants.
Dans la zone de finition, chaque équipement doit également être maîtrisé : une centrale vapeur professionnelle, par exemple, peut devenir une source de recontamination si elle est mal entretenue ou utilisée dans une zone à risque. Un entretien régulier des buses, réservoirs et semelles est essentiel, tout comme le nettoyage des plans de travail et des fers entre deux séries.
3. Sensibiliser, former et contrôler régulièrement
Même avec un bon aménagement et de bons équipements, le facteur humain reste critique. La formation des équipes est donc un pilier de la lutte contre la contamination croisée.
Chaque agent doit :
- Connaître les zones de risque et les gestes barrières à adopter.
- Être formé à l’utilisation des machines et produits désinfectants.
- Savoir gérer un incident (chute de linge propre au sol, croisement accidentel, panne machine…).
Un plan de contrôle régulier (audits internes, prélèvements microbiologiques, vérification des températures, inspection des équipements) permet d’ajuster les procédures et de réagir rapidement en cas de dérive.
Dans une blanchisserie en milieu médical, la maîtrise des risques biologiques est indissociable de la qualité de soin. Éviter la contamination croisée, c’est adopter une vision globale : organisation des espaces, équipements performants, respect des normes, rigueur des procédures et implication du personnel.
Chez Blanchisserie Pro, nous accompagnons les établissements de santé dans leur mise en conformité, leur choix de matériel (machines, centrale vapeur professionnelle, mobilier inox…) et la structuration de leurs protocoles. Car chaque geste compte dans la lutte contre les infections.