Dans un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD), la gestion du linge est bien plus qu’une tâche logistique : elle participe au confort, à l’hygiène et à la dignité des résidents. Linge plat, vêtements personnels, protections textiles, serviettes de toilette ou draps housse… les volumes à traiter sont importants, récurrents et souvent délicats à manipuler.

Créer une buanderie interne dans un EHPAD peut répondre à plusieurs objectifs : gagner en réactivité, personnaliser le traitement du linge, améliorer la qualité du service rendu et réduire certains coûts d’externalisation.

Mais par où commencer ? Comment dimensionner, organiser et équiper une buanderie adaptée à un établissement médico-social ? Voici les étapes clés à suivre.

Définir les besoins et contraintes spécifiques de l’établissement

Avant toute chose, il est essentiel de poser un diagnostic précis : la buanderie doit être pensée comme un outil au service du fonctionnement quotidien de l’EHPAD.

➤ Estimer les volumes de linge

Le calcul se fait en tenant compte :

  • Du nombre de résidents,
  • De la fréquence de change (linge de lit, de toilette, vêtements…),
  • De la politique de blanchissage (linge personnel pris en charge ou non).

Exemple : pour un EHPAD de 80 résidents, avec une moyenne de 3 à 5 kg de linge par personne et par jour, on atteint facilement 250 à 350 kg de linge quotidien.

➤ Identifier les types de linge à traiter

On distingue généralement :

  • Le linge plat (draps, alèses, taies, serviettes),
  • Les vêtements personnels (fragiles, marqués, à traiter avec soin),
  • Les tenues du personnel (uniformes, blouses),
  • Le linge contaminé (infectieux ou souillé biologiquement).

Chacun peut nécessiter un traitement spécifique, avec des protocoles distincts.

➤ Respecter les normes d’hygiène en vigueur

Une buanderie en EHPAD doit être conforme à :

  • La démarche RABC (Risk Analysis and Biocontamination Control),
  • La norme NF EN 14065, en cas de certification,
  • Les recommandations de l’ARS (séparation des zones propre/sale, circuits distincts, aération, désinfection…).

Concevoir un circuit de linge fluide et sécurisé

La réussite d’une buanderie ne dépend pas que des machines. Elle repose surtout sur la circulation maîtrisée du linge, du point de collecte à la remise au résident.

➤ Organiser les zones : sale, tampon, propre

Une buanderie bien pensée comprend :

  • Une zone de réception du linge sale, avec sacs étanches, chariots ou bacs à roulettes.
  • Un espace tampon, dédié au tri et au prélavage.
  • Une zone propre, réservée au séchage, au pliage, à la désinfection et au stockage.

Chaque zone doit être physiquement séparée (mur, cloison, rideau plastique, sas…) pour éviter les contaminations croisées.

➤ Gérer la traçabilité du linge

Le linge personnel doit être identifié individuellement (étiquetage textile ou marquage RFID). Cela permet :

  • De garantir la restitution au bon résident,
  • De limiter les pertes ou les échanges,
  • D’assurer une transparence vis-à-vis des familles.

➤ Prévoir les postes de travail

  • Table de tri,
  • Table de pliage ergonomique,
  • Rayonnage inox,
  • Équipements de manutention adaptés aux charges (lève-sacs, chariots inclinables…).

Un bon aménagement réduit la pénibilité du travail pour le personnel et limite les erreurs.

Choisir les bons équipements : efficacité, hygiène, rentabilité

Le choix du matériel est au cœur de la performance de la buanderie. Il doit répondre à un triple enjeu : qualité de lavage, respect des normes sanitaires et rentabilité sur le long terme.

➤ Le lave-linge : la machine centrale

Pour un EHPAD de taille moyenne, il est souvent judicieux d’opter pour plusieurs lave-linge semi-professionnel plutôt qu’une grosse machine industrielle unique.

Le lave-linge semi-professionnel combine :

  • Une capacité de 7 à 10 kg,
  • Une construction renforcée pour usage intensif,
  • Des cycles courts et personnalisables,
  • Une consommation d’eau et d’énergie maîtrisée,
  • Une installation facilitée (220V possible).

Ce type de laveuse est idéal pour traiter le linge personnel ou les petites charges spécifiques (ex. : alèses imperméables, vêtements fragiles).

➤ Le sèche-linge : indispensable pour le traitement rapide

Il doit être :

  • À condensation ou évacuation selon la configuration,
  • Équipé d’un capteur d’humidité pour préserver les textiles,
  • Compatible avec les charges de vos laveuses.

Le couplage lave-linge semi-professionnel + sèche-linge de même capacité permet d’optimiser les rotations et d’éviter les retards de remise du linge.

➤ Calandreuse ou table à repasser

Pour le linge plat (draps, taies, housses), une calandreuse murale ou une presse de petite capacité permet d’obtenir une finition soignée et rapide.

Les vêtements personnels peuvent être repassés à la centrale vapeur professionnelle sur table aspirante, pour un rendu impeccable sans abîmer le tissu.

Créer une buanderie dans un EHPAD est un projet stratégique. Il ne s’agit pas seulement d’installer des machines : c’est toute une logistique de traitement du linge, pensée pour la santé, le bien-être et la dignité des résidents, qu’il faut mettre en œuvre.

En optant pour un aménagement adapté, des zones bien définies, et du matériel performant comme le lave-linge semi-professionnel, vous garantissez à la fois efficacité, hygiène et qualité de service.

Chez Blanchisserie Pro, nous accompagnons les établissements médico-sociaux dans la conception et l’équipement de leur buanderie. De l’audit des besoins au choix du matériel, nous vous aidons à bâtir une solution durable, conforme aux normes, et pensée pour les usages du quotidien.